DE LA VILLE DE PARIS.
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nostre Ville de Paris, soit par vente ou engagement des fermes de noz aydes et gabelle du sel que pre­nons en lad. Ville, ou des plus valleurs des fermes que feu nostre très honnoré seigneur et pere, que Dieu absolve, a cy devant vendues en lad. Ville, ct par tous autres moyens que congnoistrez plus propres, aysez et commodes. Et incontinant nous en envoyez amples mémoires, contenant expresse­ment celles desd, fermes sur lesquelles vous estime­rez que l'on pourra plus promptement et facillement recouvrer argent, jusques à quelle somme ct de-dans quel temps, affin que, cela veu et prinse sur ce une bonne et prompte resolution, nous facions expedier loutes et chascunes les provisions qui seront necessaires pour faire lesd, ventes ou engagement, telles que vous nous les vouldrez demander et que Ies trouverez neccessaires pour la seureté des achep-
teurs, vous employant en ce que dessus, selon la fiance que nous en avons en vous, ct d'autant que vous desirez faire chose qui nous soit agreable.
"Donné au Plessis lez Tours, le ixme jour de May mil vc li."
Signé : "HENRY. Bourdin."
Et au dessus :
k A not très chers et bien amez les Prevost des Mar­chans, Eschevins, bourgeois et habitans de nostre bonne ville de Paris.-n
Lesd, lettres receues le x° May vc li.
Après lecture faicte desd, lettres en lad. assemblée qui s'est trouvée assez petile, a esle remise à l'as­semblée generalle, à vendredi prochain, deux heures de relevée. Et seront priées les Cours souveraines.
CCLVII [CCVI]. — [Mandement duRoi tour l'acquisition d'un moulin
APPARTENANT X S/UNT-EuSTACHE, POUR Y INSTALLER UN ATELIER MONETAIRE.]
12 mai i55i. (Fol. 221 v°.)
Du xiime jour de May mil v° li. Aujourd'uy ont esté apportées par la poste lettres missives du Roy, dont la teneur ensuit :
Lettres missives du Roy. rt A nostre amé et feal Notaire et Secretaire et Contre­rolleur general de nostre Chancellerye, mc Claude Guyot, Prevost des Marchans de nostre ville de Paris.
9 mai 1551. "De par le Roy. "Nostre amé et feal, nous avons faict venir cl'Al-
lemaigne certains engins à monnoye, dont, pour l'es­perance qu'il y a d'en tirer grande utillité, nous voullons faire faire preuve et experience; pour le­quel effect il est besoing s'ayder d'ung viel moullin qui est à la porte de nostre jardin du Palais de Paris, nommé Ia Gourdine, appartenant à ceulx de l'eglise Sainct Eustace, ausquelz nous escripvons presentement estre comptans bailler led. moullin à nostre amé et feal Varlet de Chambre ordinaire, Guillaume Marillac'1', ayant de nous charge et su-perintendence desd, engins, les advertissans que vous adviserez avec eulx sur la recompence dud.
missaires des pauvres ayent veu les bulles et permissions do quester lesd, pardons et indulgences, pour sçavoir s'il y aura aucun abuz.
"Pourvoiront au surplus lesd, commissaires sur le faict desd, pauvres, ensamble les marguilliers des parroisses de cestedicte ville et forsbourgs que les questes ordinaires desd, pauvres soient faictes et entretenues et à la perception des restes contre ceulx qui ne payent et continuent leurs aulmosnes, suyvant les arrestz et edictz du Roy cy devant faictz et publiez.
"A l'execution entiere de tout le contenu èsquelx susdictz articles, ordonne lad. Court, et enjoinct aux Prevost de Paris, sesd, lieuxtenans, examinateurs du Chastellet, Prevost des Marchans et autres officiers, bailliz, maires et prevostz de cested, ville et fors­bourgs, chascun en droit soy, de proceder soigneusement et en toute dilligence, selon qu'il est cy devant contenu, pour l'entiere observance et entretenement de lad. police, sar peine de s'en prendre à eulx.n (Archives nat., Registre da Conseil du Parlement, X1* 1568, fol. 548,v°-55i.)
Le même jour, 18 mars i55i (n. s.), la Cour ordonna au Prevost des Marchands ct aux Echevins de détacher trente des archers de la Ville à la surveillance el à l'arrestation des mendiants qui contreviendraient aux précédents articles. (Idem, fol. 4g 1 v°.)
C L'établissement de ce nouvel atelier monétaire était tout récent. Des lettres patentes données à Blois, le 27 mars i55i (n. s.) portent que Guillaume de Marillac, chargé par lo Roi d'une mission à l'étranger pour étudier et comparer les divers procédés de fabrication des monnaies, avait trouvé en Allemagne et rapporté de ce pays une presse ou machine à frapper, bien supérieure au engins employés à l'hôtel de la Monnaie de Paris. Les pièces de celte fabrique défiaient par la perfection de leur forme et leur roton­dité les plus habiles rogneurs de monnaies.
Des expériences avaient été faites, en présence d'Henri II, avec les nouvelles machines, installées et montées dans la maison dite des Ktuves, au bout du jardin du Palais (Zlb 64, fol. 106). C'est là que fut organisé et constitué l'atelier placé sous la direction de